Ce week-end, nous avons remis les bottes dans le coffre, pris les bonnets et on ne pensait pas en avoir autant besoin. Il a fait un froid polaire face à la mer.
Nous avons passé le week-end avec mes amis de fac dans une jolie maison pour l'anniversaire de C. qui n'a lieu que tous les 4 ans. La longère normande n'était plus de sa première jeunesse, il y avait quelques toiles d'araignée mais elle a fait l'affaire avec sa grande table de ferme et son feu de cheminée.
C'est chouette les week-end avec les vieux amis, la vie parait plus douce, plus simple aussi, on ne triche pas avec des amis comme ça, on est bien tout simplement. Quelques promenades sur la plage avec un vent qui vivifie, frigorifie et remet les idées en place, des "que c'est beau" devant les falaises de la côte d'albâtre, une razzia dans le supermarché du coin parce que l'air frais ça donne faim et prendre le temps, vivre doucement l'espace d'un week-end. Les enfants se sont même adaptés aux horaires fantaisistes sans s'en rendre compte.
Nous nous sommes remémorés quelques souvenirs mais pas tant que ça, nous étions trop occupés à en forger de nouveaux, comme une expédition à l'aube pour ramener 25 kg de saint-Jacques fraîches à un prix imbattable, nos parfums de cochons brulés avec la difficile maîtrise du feu qu'il s'agisse du barbecue ou de la cheminée, une brioche feuilletée dévoré en trois minutes, nos itinéraires hasardeux... Et ces grandes tablées, ces repas gargantuesques pour faire plaisir à chacun. Les longues amitiés c'est un peu ça, apprendre à respecter et à satisfaire les envies de chacun, pour que tout le monde y trouve son compte et se régale malgré les goûts, les couleurs du vin ou de la bière, nos cultures, nos traditions. Ainsi les œufs se sont retrouvés à la fois à la coque, brouillés et auraient aussi être sur le plat si le nombre de poêles avait été suffisant !
Nous avons discuté longtemps de tout de rien, de ce qui fait nos vies, les choses sérieuses se mêlaient à la banalité, avec des mots qu'il nous plaît d'entendre, des phrases qui donnent à rire. Il y aurait encore tant à se raconter mais le temps d'un week-end n'y a pas suffit.
Nous avons discuté longtemps de tout de rien, de ce qui fait nos vies, les choses sérieuses se mêlaient à la banalité, avec des mots qu'il nous plaît d'entendre, des phrases qui donnent à rire. Il y aurait encore tant à se raconter mais le temps d'un week-end n'y a pas suffit.
Il y eut des pensées pour celle du groupe retenue par le bout du monde. C'est beau le bout du monde mais c'est loin pour un week-end dans une longère. Pourtant ce moment n'était pas triste parce qu'au final il y eut du sirop d'érable, ses bonbons préférés et la quiétude de la savoir heureuse là où elle est et présente à travers chacun d'entre nous.
J'ai aimé voir mes enfants partager des moments avec ces personnes que j'estime tant, grattant une histoire avec l'un entre deux portes, une initiation au mini Ping-Pong avec un autre, se chamailler avec les plus joueurs, accepter pendant quelques minutes les épaules du géant de la bande, discuter, sourire, se laisser réconforter et soigner après une méchante bosse...
Ils se sont enrichis à leur contact et la sagesse dont ils ont fait preuve tout le week-end (quasiment...) à montrer comme ils se sentaient bien.
Ils ont raconté au Pater Familias que c'était un très bon week-end, qu'iĺs avaient mangé plein de bonbons, une énorme gaufre, un peu de poisson et qu'ils avaient vu un phare, des falaises hautes jusqu'au ciel et des yeux de coquilles Saint-Jacques. Ils ont ramené dans leurs poches de gros morceaux de craies trouvés sur la plage, un nouveau trésor.
Nous avons refermé la porte de la longere en se promettant de se revoir plus vite. Après 15 ans d'amitié, nous ne sommes plus vraiment dupes du temps qui passe mais on sait aussi qu'il suffira d'un bonjour ou d'un geste de la main pour gommer des mois sans se voir.
Et vous, votre dernier week-end entre potes, il remonte à quand ?
ça fait du bien de s'évader de temps en temps :-)
RépondreSupprimerBelle journée!
J'étais à Etretat le week-end dernier et effectivement le vent était glacial!!
RépondreSupprimerAh la haute-normandie, ma terre natale !!! Je l'ai quitté il y a 10 ans pour vivre en montagne mais comme j'ai plaisir à y retourner, écouter les vagues, le bruit des galets, l'odeur de la mer ...
RépondreSupprimer