lundi 12 janvier 2015

Hier, 11 janvier 2015

Hier je suis allée marcher avec mes fils.
Depuis mercredi, je souhaite aller à cette marche. Je crois que si le fait d'être en vacances nous a un peu protégé des événements, ils ne nous ont pas épargnés pour autant.



Hier, j'ai marché avec mes enfants entourés de personnes sereines et dignes. J'ai vu des gens s'entraider, se parler. Des policiers renseignaient sur les itinéraires à prendre pour une meilleure fluidité de la marche, je n'ai vu que des personnes polies et calmes et cela m'a plu. 
Hier j'ai aimé montrer cette France à mes fils. J'ai grincé des dents devant les ministres de Poutine et les autres politiques dont les pays sont loin d'être des modèles de liberté d'expression... Mais j'ai eu envie de croire que cela les engagerait lui et les autres. J'ai eu envie de croire à ce que je voyais et cela m'a apaisé.   

Je n'arrive pas à me dire que la vie continue, à écrire sur mon dernier voyage ou dernier test.  Selon moi il est trop tôt, c'est important de pleurer les morts. C'est certain que d'ici quelques jours j'arriverais à écrire sur d'autres sujets et les choses reprendront leurs cours, leurs habitudes. Mais j'ai besoin de temps et je crois que c'est important de le prendre. C'est important de continuer d'en parler même si c'est dure, même si on pleure encore. 



Hier j'avais juste envie d'y être. 
Vendredi j'ai hésité, le climat semblait vraiment terrible, j'ai commencé à avoir peur pour les enfants. Je me suis demandée s'il n'y avait pas un risque de les emmener. Mais refuser de les emmener, c'était ne pas y aller. 
Puis samedi, j'ai arrêté de me poser la question. J'ai arrêté d'avoir peur. Je me suis dit qu'on était en France et que je n'avais pas à être effrayée de marcher dans la rue avec mes enfants. J'ai lu de nombreux articles qui promettaient un système de sécurité hors norme et je me suis répétée que ne pas y aller c'était les laisser gagner. J'ai décidé de faire confiance à mon instinct, j'avais envie d'y aller.
J'ai trouvé une solution qui me sécurisait avec le soutien d'une amie qui habite dans le quartier où avait lieu la marche. 



Hier, nous avons marché tous les 4 avec cette amie de longue date. A un moment, Le Môme a réclamé un crayon pour faire comme les autres. Je lui ai donné en lui expliquant que c'était parce que les dessinateurs morts n'avaient eu que ça comme arme, leur crayon pour dessiner ce qu'ils pensaient. 
Cela a donné lieu à un joli quiproquo lorsqu'on en a reparlé le soir au moment du coucher. Il avait compris que leurs stylos c'était comme des armures, leurs accessoires un peu comme le bouclier de Capitaine America. Alors en l'embrassant avoir de sortir de sa chambre, j'ai souri en imaginant Cabu, Charb et tous les autres dans des costumes des Avengers. 

J'ai souri en me répétant que j'étais contente d'y être allée et de l'avoir emmener. J'ai souri en espérant à des lendemain qui chantent pour lui et en espérant que lui aussi le reste de sa vie il soit Charlie.

Stéphanie Blake


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4 commentaires:

  1. ça fait du bien de te lire "c'est important de pleurer nos morts".... j'aurais pu être dans cette épicerie...

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  2. Tu trouves toujours les mots justes.
    Merci
    Sophie

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  3. "J'ai souri en imaginant Cabu, Charb et tous les autres dans des costumes des Avengers" <3

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D'accord ? Pas d'accord ? A vous de jouer !

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