Quand j'aime un réalisateur en règle générale, je lui suis assez fidèle. Zabou Breitman m'avait totalement séduite par Se souvenir des belles choses. J'aime sa justesse sans sensiblerie. Logiquement j'ai saisi l'occasion lorsque j'ai pu aller voir en avant première son dernier film : No et moi.
Surtout que pour tout vous avouer, Le Pater pouvait m'accompagner et vous le savez, chers congères, les sorties cinés sont rares après l'arrivée d'un enfant, alors dès qu'on peut, on en profite !
L'histoire : Lou est une jeune fille précoce, deux classes d'avance mais une puberté qui prend son temps, pas très bien dans ses baskets entre le manque d'amis et une maman dépressive qui ne se remet pas de la perte de son deuxième enfant. Pour les besoins d'un exposé elle rencontre No, 18 ans, SDF. De leurs entretiens naît une amitié. Lorsque No disparaît, Lou n'a qu'un but : la retrouver et lui proposer de vivre chez elle avec ses parents.
Une précision, ce film est adapté d'un roman éponyme écrit par Delphine de Vigan que je n'ai pas lu.
A la base, le sujet peut effrayer, un poil racoleur. A priori, j'aurai classé ce film dans la catégorie inventée par le Pater : "film qui peut attendre son passage télé un dimanche soir". Et bien mea culpa, j'aurai eu bien tort, car ce film a certains passages qui prennent aux tripes et mérite la salle obscure, le son, les bons fauteuils et le calme (difficile de se concentrer sur une histoire quand on en rate une partie à cause des pleurs du Môme qui a perdu Doudou...)
Maman-Good :
Dans ce film, ce n'est pas seulement le thème des SDF qui est mis en avant. Certes est abordée la place de ces invisibles dans la société, le regard des autres, avec délicatesse d'ailleurs, sans misérabilisme ni embellie. Pudique sur la vie quotidienne dans la rue, le film s'attarde sur la difficulté de se réinsérer, l'argent facile, les tentations.
Mais le scénario aborde aussi le problème de la souffrance de trois adolescents livrés à eux mêmes, leurs parents étant absents moralement, physiquement ou complètement, leur sentiment d'abandon, ce manque d'amour qu'ils cherchent par leur amitié à combler. C'est sur ce point que le film est très réussi. La fraîcheur et la justesse des trois jeunes acteurs bonne énergie. Julie-Marie Parmentier, qui est loin d'être l'une de mes actrices préférées est une No touchante et émouvante. Cependant c'est surtout Nina Rodriguez qui est épatante, allez voir le film pour découvrir ce vrai espoir du cinéma français.
Les deux passages d'images animés sont bienvenus et poétique.
La bande son est excellente. Le délire des trois jeunes sur "Ca c'est vraiment toi"de Téléphone rappellera sans aucun doute de bons souvenirs à certains.
Maman-Bad :
Si ce film m'a vraiment plu, je lui reproche quelques longueurs et au contraire quelques raccourcis. La rencontre a proprement dite des deux jeunes filles est complètement bâclée par exemple.
J'ai regretté également qu'il n'y ait aucun personnage sans fantôme, comme si pour s'occuper du sort des SDF, il fallait se sentir délaisser par sa propre famille ou être entouré de gens névrosés. Je serais presque tentée de dire que "trop de drames tuent le drame", en effet en tant que maman j'aurai dû être touchée par la perte du bébé et la difficulté de s'en remettre et ce fut loin d'être le cas !
Alors, délaissez les Poussettes et filez voir au ciné, No et Moi, à partir du 17 novembre dans toutes les bonnes salles ! Un film au sujet pas forcément très avenant, mais qui se défend bien et tient ses promesses. Vous verserez quelques larmes, rirez, vous déborderez d'affection pour les personnages, en résumé un bon moment de cinéma !
Et pour patienter, voici la bande annonce :
Oulala comment j'avais pleuré devant "Se souvenir des belles choses" :-(
RépondreSupprimerMon gars a également créé la même catégorie que le tien :"film qui peut attendre de passer à la TV le dimanche soir". Ca m'a bien fait marrer de constate"r qu'il n'est pas donc seul ... On va leur créer un groupe FB ?!?! ah ah ah !!!!
RépondreSupprimercc ah il me tente ce film vraiment ^^
RépondreSupprimerbise
Juste histoire de corriger ...
RépondreSupprimerCe n'est pas Nina Fernandez, mais Nina Rodriguez. :)